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Contes-du-Seculaire

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“ http://ge-bouquine.skyrock.com/3292080168-Chroniques-du-Seculaire-Mars-2017.html ” - samedi 01 avril 2017 17:18
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Création : 01/01/2013 à 06:40 Mise à jour : 18/06/2015 à 12:34

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Eveil


Musique


Royal se caressa le menton avec suspicion, jetant un regard sanguin à Janus qui ne savait plus où se mettre. Le petit garçon avait été confié au bon soin de celui que l'Eté avait présenté comme étant son plus vieil Assistant et le gérant de l'Ingénierie. Pourtant, avec ses taches de rousseur et ses cheveux châtains, celui-ci ne paraissait pas si âgé que cela. Mais à entendre parler Ruffian, Royal avait bien le double de son âge et il semblait le considérer comme son mentor. Janus s'en sentait tout intimidé.

« Bon, en quoi vas-tu pouvoir m'être utile ? marmotta l'Assistant en fouillant le vide des yeux. »

Tout ce dont le garçon se rappelait, c'était que le travail qu'il allait devoir effectuer ne serait pas de tout repos. Rien qu'à voir la carrure de Royal, il savait qu'il allait devoir prendre du muscle pour tenir la cadence. Cela l'effrayait un peu, lui qui n'avait jamais accompli de véritables exploits physiques et ne présentaient aucune aptitude particulière dans ce domaine. Une fois de plus, ses iris vairon croisèrent celles du maître des machines. Ce-dernier claqua brusquement dans ses mains et, ouvrant le battant d'une porte dérobée au fond de la pièce, ordonna à son nouvel apprenti :

« Suis-moi, je vais te montrer les installations. »

Janus se remit sur pieds et s'engouffra à la suite de Royal dans une sorte de tunnel où résonnaient des bruits de métaux clinquants, des crissements et des sifflements de locomotives. Le boyau possédait des parois de cuivre qui avait été quelque peu altérée par le temps, au point même que les gros clous qui avaient servis à les fixer dans la pierre ressortaient par endroit. Les bruits des bottes de l'Assistant formaient un écho inquiétant et l'allée était à peine éclairée par des lampes qui diffusaient une étrange lumière verte. Le garçon frissonna. Etaient-ils en train de s'enfoncer sous terre ? Il savait que Ventrefeu avait été construite sur les flancs de la montagne d'Albion et que bien des galeries avaient été creusées jusqu'au c½ur même du sommet rocheux. Ici-bas, la lumière du soleil et le bleu clair du ciel n'était qu'un vague souvenir, une ancienne caresse bien vite oubliée. Janus se demanda combien de temps il allait devoir rester là-dessous. Est-ce qu'il pourrait revoir Ruffian ? et Craïn ? et Dame Juni ? Il avait envie d'en apprendre plus sur la vie de son seigneur qui paraissait bien plus mouvementée qu'au premier abord.
Au bout du tunnel, la lumière s'intensifia et bientôt ils débouchèrent sur une gigantesque esplanade taillée dans les cavités mêmes de la montagne et dont l'apprenti n'aurait jamais soupçonné l'existence. Lui et Royal se trouvaient sur un petit balcon délimité par des barrières forgées et un petit amas de tuyaux sur le côté. Mais plus loin, là une centaine d'ingénieurs valsaient en rythme autour d'énormes pistons sifflant, des séries d'engrenages grinçant, des compteurs à n'en plus finir, des enchevêtrements de tubes et de réservoirs de gaz de toutes sortes. Au plafond, entre les poutres d'acier où se déplaçaient des ouvriers dans leurs harnais, un imposant demi-bulbe de verre projetait une lumière verte sur l'ensemble des installations et au centre de l'esplanade trônait les globes représentants les différents mondes du Séculaire, en tout point similaire à celui du Pont. S'y activaient les méphystées et les sybilles, imperturbables dans leur tâche. Janus remarqua également que des cheminées se perdaient dans la roche de même que d'espèces de gros canons de bronze, pivotant sur le socle et, à chaque détonation, faisant trembler toute la cavité. Mais quel était donc ce lieu ?

« Bienvenue à l'Ingénierie mon p'tit gars, lança alors Royal avec un enthousiasme et une fierté manifeste, cependant je présume que tu n'as aucune idée de quoi il s'agit, tout innocent que tu es.
- Non Monsieur, s'empressa de répondre l'interpellé.
- Vois-tu, commença l'Assistant en empruntant une échelle pour descendre sur l'esplanade, quand bien même les liens entre les mondes du Séculaire sont assez anarchiques, il existe deux endroits en parfaite symbiose qui permettent d'égaliser les forces de l'univers. Il y a tout d'abord le Pont, d'où tu viens, qui protège le Temps, et cette salle des machines, qui s'occupe des Temps. Tous deux sont très étroitement liés. »

Ils passèrent devant plusieurs tableaux de commande où les spécialistes en charge saluèrent leur chef d'un bref mouvement de tête. Leur costume était des plus étranges : aussi couverts de suie que Royal, ils portaient d'épais gants de cuir de protection, des lunettes ornées de clefs et de petits engrenages et tout un costume de boucles et de fragments de métaux. A leur ceinture pendait toute une panoplie d'outils et certains portaient même des sortes de soufflets à souder sous la forme d'un pistolet à trompe relié à un trois réservoirs fixés dans le dos de l'utilisateur.

« Ici, reprit alors l'Assistant, nous nous chargeons de pomper les surplus d'énergie au sein des mondes et les répartir de façon équitable entre chacune des terres. Ainsi, l'équilibre n'est jamais brisé et la balance ne penche jamais d'un côté... ou d'un autre. »

Ils descendirent un petit escalier et Royal s'entretint quelques instants de l'état d'une machine avec l'un de ses ingénieurs. Il signa rapidement un papier avant de reprendre son inspection. Janus trottait sur ses talons, toujours aussi fasciné, se demandant quel travail grandiose il allait devoir accomplir. Il n'eut pas à attendre davantage car le chef de l'Ingénierie finit par se tourner vers lui sous le regard amusé des ouvriers.

« Tu dois bien te douter qu'il ne s'agit pas d'un boulot de tout repos, souligna-t-il avec un sourire au coin des lèvres, et tu as intérêt à te montrer à la hauteur de mes attentes. Car Parrain ou pas Parrain, je te ficherais dehors si tu ne m'es d'aucune utilité.
- O-oui Monsieur.
- Très bien, approuva le jeune Royal. Maintenant quelques règles qu'il te faudra absolument intégrer et ce, dès ce soir. Tout d'abord, n'appelle personne ici Monsieur. Y'a pas de courbettes à faire et de jolies phrases à formuler, ici on a tous un surnom, à toi d'apprendre celui de chacun. Moi c'est Royal, tu l'auras compris. Ensuite, toujours demander pourquoi. C'est essentiel. Enfin, ne jamais, au grand jamais, toucher au globe ou bien aux canons. Sauf si tu veux que je t'écorche vifs et que je teigne mes vêtements avec ton sang. Compris demi-portion ?
- Oui Royal, répondit diligemment le garçon.
- Bien. T'es encore trop frêle pour que je te fasse porter des choses, alors tu t'occuperas des cheminées. Livide, le glandu là-bas, sera ton ingénieur référant. C'est lui qui te donnera des ordres et ce sera également à lui que tu devras faire ton rapport tous les soirs. Il te donnera une paire de lunettes, histoire de cacher tes jolies yeux dépareillés –c'est que mes gars sont vites distraits vois-tu- ainsi qu'un vêtement de travail. Tu dormiras près des réservoirs, avec les autres enfants. C'est clair ?
- Oui Royal.
- Y'a intérêt ! s'exclama l'Assistant en se frottant les mains. Je te laisse aux bons soins de ton nouveau mentor, j'ai un dieu à engueuler moi. »

Les autres ouvriers éclatèrent de rire et donnèrent de grandes tapes dans le dos de Royal qui leur ébouriffa les cheveux en retour avant de se retirer. Janus se sentit plus seul que jamais et assailli d'informations qu'il avait du mal à gérer. Heureusement, le fameux Livide désigné par le grand et mystérieux chef de la salle des machines, s'avança vers lui, un sourire de suie sur le visage, un vieux chiffon couvert de charbon entre les mains, ses grosses bésicles de mouche sur le nez :

« T'es avec moi donc ? Tiens –il lui tendit une paire de ces mêmes lunettes- voilà qui te sera fort utile. Maintenant, essayons de voir s'il y a une combinaison à ta taille. »

Livide s'engagea dans une allée entre deux réservoirs d'huile et Janus put le détailler un peu plus. Bien plus menu que ses collègues, il n'était pas étonnant qu'on lui ait attribué la charge des cheminées. Sa démarche était chaloupée et ses genoux rentraient quelque peu vers l'intérieur. Epais comme une épingle, il se glissait comme une couleuvre dans les différents couloirs, aussi fin et discret qu'un filament de brume. Son apprenti lui trouva une certaine prestance, bien différente des muscles impressionnants et des tatouages tribaux des guerriers des tribus d'Hyrrstein. Cependant, et il commençait déjà à en prendre conscience, l'univers des machines n'avaient rien à voir avec ce qu'il avait côtoyé jusqu'à présent. Ici, pas de hyènes sauvages, de combats sanglants, d'honneur et de force, juste de l'exact, du technique, de la ponctualité et de la réflexion. Un peu comme les coulisses cachées de la véritable Ventrefeu, ce c½ur de métal qui actionnait la ville avec de petites manettes et dirigeait le Séculaire à coup de canons. Cela lui parut à la fois fascinant et effrayant. Qu'arriverait-il aux mondes si les machines tombaient en panne ou étaient détruites ? Et comment toute cette énergie était-elle gérée auparavant, quand pistons et pompes n'existaient même pas ? Une fois de plus, Janus se retrouvait avec plus de question que de réponses. Quant à savoir s'il allait un jour revoir la lumière du jour... il préférait ne pas y songer.

« Nous y voilà, annonça finalement Livide en pénétrant dans un cagibi remplit d'uniformes. »

En sifflotant un air entêtant, il farfouilla dans les différentes caisses et son apprenti constata avec horreur que certains vêtements étaient tâchés de sang. Après de multiples fouilles, l'ingénieur parvint à composer un ensemble de travail à peu près à sa taille. Il le tendit au garçon qui s'en empara et regarda sa nouvelle tenue sans savoir quoi penser. Livide le dévisagea un instant.

« Eh bien ? lui reprocha-t-il alors.
- Pardon ? s'inquiéta alors l'enfant.
- Qu'attends-tu pour te mettre en tenue ? Tu crois que j'ai autant de temps à te consacrer ?
- Mais... protesta son jeune interlocuteur.
- Quoi, t'as peur de me montrer ton p'tit cul ? Ici, pas de ça, y'a pas le temps. Alors tu vas me faire le plaisir d'enfiler cet ensemble et plus vite que ça ! »

Janus s'empressa d'obtempérer, peut désireux de se faire disputer dès son arrivée. Heureusement, il remarqua qu'alors qu'il se dénudait, Livide s'était tourné. L'ingénieur demanda d'ailleurs par-dessus son épaule :

« Au fait, c'est quoi ton nom ?
- Janus.
- Comme anus en fait ? Que c'est charmant. Faudra qu'on te trouve un surnom sinon les gars vont pas arrêter de te bassiner avec ça. Et ça m'embêterai quand même que tu ne te sentes pas bien ici. La vie est rude aux machines, mais Royal s'occupe bien de nous. Les autres ouvriers te paraîtront un peu rustres et ne seront certainement pas des tendres, surtout si tu partages un lien particulier avec l'Eté, mais ce sont des gens biens. Ils n'ont juste pas le temps de le montrer. T'as fini ? »

Livide se retourna et balaya la silhouette de l'enfant d'un regard approbateur. Janus avait la tête qui lui tournait un peu. Sa nouvelle vie n'allait pas être de tout repos, oh non. Ruffian l'avait prévenu, ce ne serait pas facile. Mais il devait réussir et ne pas se laisser abattre : ce sera peut-être l'un des seuls moyens de revoir son frère et sa s½ur. Et la clarté de l'aube...


†


Un vent léger balayait les feuilles tapissant le sol. Entre les racines noueuses, des amas de mousses formaient des remparts contre les champignons d'un rouge étonnamment vif parsemés de points blanchâtre. Un nombre incalculable d'insectes grouillaient de toute part et Jack sentit à peine les fourmis défilée sur ses pieds nus, tant l'attente lui avait fait perdre la notion des choses. Etendue sur le flanc à ses côtés, la respiration lente, Nymeria somnolait vaguement, son ½il valide toujours rivé sur la silhouette détendue d'Ame, perché dans son arbre. Le Malynx laissait ses jambes fuselées se balancer dans le vide et s'appliquer à détailler chacune de ses phalanges dans la plus grande intention. Frost n'avait plus de doutes quant à la folie de ce personnage. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de le trouver tout à fait fascinant. Comment était-il arrivé là ? Pourquoi le Printemps lui avait-il volé sa montre ? Quelle était la raison de sa déraison ? Cette créature intriguait le jeune homme. Il ne ressemblait à rien de connu et ne partageait aucun trait avec la louve, si ce n'était son apparence bestiale. Une fois de plus, la présence même d'Ame rappelait à Jack à quel point il était ignorant sur tant de choses. Et qu'il avait soif d'apprendre ! De s'abreuver de cet univers qui ne manquait certainement pas de richesses. Lorsqu'il était encore prisonnier du Grand Brask, il s'était figuré le monde extérieur de toutes les manières possibles et imaginables. Il le voyait vaste, lumineux et coloré, peuplé de bêtes parmi les plus fantastiques, empli de générosité et de bienveillance. Cependant, avec ce qu'il venait de vivre ces dernières-heures, il avait vite déchanté. Tout lui paraissait plus tordu, cruel et vicieux. La simple pensée du masque hideux de Jalousie le fit frémir d'horreur. Il aurait préféré ne jamais avoir eu à faire avec cette chose. Le silence de la grotte. Le froissement des écailles sur le sol glacé. Et deux grands yeux noirs, vide de toute vie.
Frost ressentit soudainement l'envie de parler, au risque de se perdre à nouveau dans la frayeur, et s'adressa au Malynx :

« Ame... Vous avez déjà voyagé ?
- Moi ? répondit le guide d'une voix étonnée, bien sûr. Il n'est pas un monde du Séculaire dont je n'ai foulé la terre.
- Rien que ça, ricana sinistrement Nymeria entre ses crocs.
- C'est la pure vérité ! se justifia avec véhémence Von Cheshire, je suis allé en Hyrrstein, à Duhainir, au Pont, au Pays d'Halle, dans la Grande Canopée bien sûre, mais aussi au Grand Brask.
- Vous êtes déjà allé au Grand Brask ?! s'exclama Jack en bondissant sur ses pieds.
- Pas volontairement hélas ! soupira le Malynx, c'est là que se retrouvent les âmes qui ont été bannies par leur maître, mais je pense que la louve vous a certainement dit plus à ce sujet. »

Jack ouvrit la bouche et la referma. Il posa son regard polaire sur sa compagne de voyage qui détourna les yeux. Non, elle ne lui avait rien dit. Pas assez du moins. Ame sourit en voyant la mine déconfite du jeune homme et avança de son timbre mielleux :

« Comment, la demoiselle ne vous pas expliquer dans quelles circonstances elle avait atterrie chez vous ? Que c'est étonnant. Pourtant je pense qu'il aurait été important de mentionner qu'elle a assa...
- Tais-toi misérable, avant que je ne te brise l'échine ! gronda Nymeria en bondissant sur ses pattes, le museau froncé, ses babines retroussées. »

Leur guide partit dans un rire sonore qui tenait plus du hennissement. Se coulant sur les branches de son arbre, il prit un air plus sournois encore sous son étrange vêtement et, se régalant de l'expression estomaquée de Jack, choisit de provoquer un peu plus la louve.

« Oh, ne t'a-t-elle donc point raconté de quelle merveilleuse façon elle a arraché la gorge de son maître et quel magistral plaisir elle a pris à plonger ses crocs dans les chairs du malheureux ?
- Descend ici que je te fasse subir le même sort ! hurla l'accusée en tentant désespérément de mordre la queue d'Ame.
- Comment, trahissant la confiance de l'être qui aurait donné sa vie pour elle, elle le laissa pour mort et fuit les lieux du crime, pensant que ses méfaits resteraient prisonniers du sang de sa victime ?
- Assez, assez !
- Oh oui, que ne t'a-t-elle pas dit qui était son maître... ce maître que nous connaissons si bien !
- La ferme ! s'époumona dangereusement Nymeria en ratant de peu la jambe du Malynx.
- Pas un homme, mais un dieu : le Printemps ! »

Ce fut à ce moment que les mâchoires de la louve se refermèrent sur la queue soyeuse d'Ame qui cracha de douleur et fut projeter violemment au sol. En quelques secondes, la bête déchaînée fut sur lui et tout ne fut plus que feulements et coups de griffes. Jack complètement désemparé, se remettant à peine d'une telle révélation, trouva tout de même la force de crier :

« Arrêtez de vous battre ! »

Ses mots retombèrent dans le combat des deux créatures sans provoquer le moindre changement. Panique, constatant que des gouttes de sang perlaient sur les feuilles alentours, le jeune homme décida de prendre les choses en main et, brandissant son bâton, lâcha de sa voix la plus assourdissante :

« Personne ne bouge où je transforme cet endroit en iceberg ! »

Presque immédiatement, les deux combattants s'arrêtèrent en plein élan. Une des oreilles d'Ame avait élu domicile dans la gueule de la louve qui voyait ses flancs labourés par les griffes du Malynx. Ils regardèrent Jack qui, tremblant sur ses jambes, hors de lui car toutes ces histoires commençaient vraiment à lui courir sur le haricot, avait l'air tout à fait sérieux dans ses menaces. Fulminant, il tacha d'être le plus clair possible :

« La prochaine que vous vous battez de la sorte, je vous tue tous les deux. Maintenant, Ame, tu vas me faire un plaisir de nous emmener à Duhainir, que ce soit la bonne heure ou non. Et tu restes avec nous jusqu'à ce que je t'autorise à repartir. Quant à toi, Nymeria, tes anciennes embrouilles ne me concernent pas même si j'aurais aimé que tu me fasses un peu plus confiance. Et je tiens à vous rappeler que si l'un de vous ne tiens pas parole et ne remplit pas la part du marché qu'il a passé avec moi, j'en fais de la charpie. J'espère que j'ai été compris. Alors maintenant, debout et en route ! »

Sur ce, il se planta résolument au milieu de la clairière, les bras croisés contre son torse, les sourcils froncés. Il y eut un moment de flottement avant que les deux créatures ne se décident à bouger. Nymeria libéra à conter-c½ur l'oreille de son adversaire qui se coula plus loin de mauvaise grâce. Chacun évita soigneusement le regard de l'autre et ils allèrent se poster de part et d'autre de Frost qui avait réussi à leur imposer sa domination. Quelque chose, en l'instinct de ces bêtes, les poussait à ne pas provoquer plus le jeune homme. Ils avaient déjà bien trop abusé de lui. Ame, prenant une expression détachée, remit quelques-unes de ses mèches en place et consulta sa précieuse montre.

« Il est l'heure, fit-il simplement en se raclant la gorge. »

Jack faillit soupirer de soulagement mais il se retint, ne voulant perdre de sa contenance. Il suivit des yeux le Malynx qui alla poser l'objet tant convoité devant eux, bien en évidence. Au départ, il ne se passa rien et ils purent très clairement entendre les grognements agacés de la louve qui n'avait pas ouvert la bouche depuis la fin de la dispute. Frost ne la blâmait pas. Même si cette histoire de Printemps prenait un tournant inattendu, il savait qu'il n'avait pas à poser des questions. Si elle le désirait, Nymeria irait lui parler d'elle-même. Et, en fin de compte, il n'était pas certain de réellement vouloir connaître cette affaire dans son intégralité. Il avait eu sa dose de glauque pour les dix prochains siècles !
Soudain, les aiguilles de la montre se mirent à tourner à l'opposé du sens ordinaire, de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'elles ne forment plus qu'un écran noir et qu'on ne puisse les distinguer les unes des autres. Un vent violent vint hurler aux oreilles des trois compagnons qui durent se protéger les visages et éviter de se prendre toute la poussière des mondes. Au c½ur de ce noir jaillit tout à coup un arc-en-ciel qui tourbillonna jusqu'à percer le couvert de la forêt et s'étira en un cercle parfait. Assailli d'éclair, celui-ci s'épaissit et finit par se transformer en un portail tout à fait similaire à celui que Jack avait aperçu au Grand Brask. Sans plus attendre, Ame s'y engouffra :

« Vers Duhainir ! »

Et les trois silhouettes disparurent dans le vide, plongeant la Canopée dans le silence qu'elle étrennait depuis la nuit des temps.


†


« Mesdames, messieurs, créatures d'ici et d'ailleurs, misérables tas de fumier, bienvenue à bord de la Voyageuse ! Mon nom est Ashur von Warht et je suis le second du Capitaine. Comme vous devez déjà le savoir, notre navire s'en va explorer des flots inconnus et je compte sur le sérieux de cet équipage pour que cette aventure se déroule au mieux. Bonne chance à tous ! Et maintenant au travail. »

Ashur s'en retourna et ce fut comme un signal d'alarme : tout le monde partit rejoindre son poste et vaquer à ses occupations. Riguel retourna donc à son sceau et son éponge et poursuivit le nettoyage complet de bastingage de la proue à la poupe. Un travail qui l'occupait depuis trois heures déjà, alors qu'il n'avait pas avancé de plus d'un mètre. Il avait cru à une plaisanterie quand Acturus l'avait assigné à cette tâche tandis qu'Altaïr allait s'occuper de la cabine du Capitaine, ce qui impliquait un certain nombre de privilèges. Qu'est-ce que cette tanuki avait de plus que lui pour mériter ce poste ? Cependant, il ne pouvait en vouloir à Acturus qui, sous sa cascade de tresses, avait toujours l'air des plus désolés à chaque fois qu'il passait devant lui. Depuis le départ du bateau, le responsable n'avait pas cessé de faire des allers retours d'un bout à l'autre du bâtiment, sans rien accomplir de particulier. Les autres marins ne lui prêtaient aucune attention et la plupart du temps, sa grande silhouette fine se dégageait à l'horizon, solitaire. Même Ashur, trop occupée à mettre de l'ordre dans les chargements, l'ignorait superbement. Riguel en venait à se demander quel était le véritable rôle d'Acturus à bord et pourquoi, s'il n'en avait aucun spécifique, lui et Altaïr avait été confié à sa charge. A moins qu'il n'y eu quelque chose qu'il ignorait...parmi tant d'autres. En tout cas, il n'avait pas revue sa compagne de voyage depuis qu'ils avaient quitté le port ni même pu parler à qui que ce soit, tant sa tâche se trouvait absorbante et épuisante. Son instinct de créature magique lui soufflait pourtant que quelque chose ne tournait pas rond à bord. En premier lieu, il s'agissait d'une expédition organisée par l'Inquisition, cependant il n'en avait jamais été question, et le navire était rempli d'êtres que cette institution réprouvait et se faisait un devoir de combattre. Cela commençait bien sûr avec Ashur mais aussi Acturus qui avait une aura loin d'être simplement humaine. Il était indéniable que ces faits cachaient autre chose. D'autant plus que, s'il avait été maintes fois mentionné, l'équipage n'avait jamais pu voir le Capitaine en chair et en os. Riguel n'était en rien familier avec l'art de la navigation, cependant il savait que la présence du chef du navire était des plus importantes, de même que celle du second et du quartier-maître. Ce-dernier d'ailleurs demeurait également un mystère et l'ensemble des matelots semblait s'organiser de lui-même, force motrice imperturbable.
Une bonne heure s'écoula encore et le tanuki la passa à astiquer le bois teint. Ses articulations le faisaient souffrir et il avait mal à dos à force de se pencher sur son ouvrage. Au Pont, bien que la vie ne fût pas des plus confortables, il n'avait pas eu à exécuter un tel labeur ! Mais il serra les dents et refoula sa douleur. Il sentit alors une présence à sa droite et n'eut pas besoin de lever les yeux pour deviner qu'il s'agissait d'Acturus.

« Tu tiens le coup ? lui demanda celui-ci.
- Il le faut bien, grinça le tanuki avec amertume, mais au moins je sais à qui attribuer mon mal de dos. »

Acturus soupira et s'accouda au bastingage. Ses tresses couleur argile flottaient dans le vent et se mêlaient aux longs rubans et pans de son pagne. Celui-ci était composé d'une apposition de tissus dans toutes les gammes de blancs, maintenus par des broches rondes et serties d'une perle bleue. Il était le seul à bord à porter ce genre de vêtement qui mettait grandement en avant sa musculature et la beauté brute et pleine qui l'habitait. Riguel s'abstint de toute remarque à ce sujet et avança plutôt :

« Vous n'avez pas l'air très occupé.
- Non en effet, reconnut son interlocuteur, mon maître ne me donne pas beaucoup de travail.
- Votre maître ? s'étonna le subalterne en suspendant son chiffon dans le vide.
- Rares sont les tanuki libres de nos jours et je ne fais pas exception à cette règle. »

La nouvelle recrue ouvrit la bouche et la referma. C'était donc cela, cette odeur étrange autour d'Acturus : ils étaient des pairs ! Riguel se sentit incroyablement bête. C'était la deuxième fois qu'il se laissait avoir par les pouvoirs magiques de ses semblables en un cours laps de temps. Il allait devoir faire plus attention à l'avenir, son inconscience pourrait lui attirer dans ennuis. Pourtant, Acturus ne sentait pas comme il le devrait, ses effluves étaient trop similaires à celle d'un être humain normal et c'était une des raisons pour lesquelles Riguel s'était mépris. Cependant, une fois de plus, il s'abstint de tout commentaire, il ne voulait pas paraître trop fouineur. Restait à savoir de quel « maître » il s'agissait. Flairant un sujet intéressant de ce côté-là, le tanuki aux yeux d'or demanda, l'air de rien :

« Comment va le Capitaine ? Je ne l'ai pas vu sur le pont.
- Il se porte excellemment bien je te remercie de ta sollicitude, répondit simplement son semblable avec une politesse qui lui semblait être caractéristique. Pardonne ma curiosité, mais qu'est-ce qui t'as amené à rejoindre cette expédition ?
- Euh, l'aventure, plus ou moins, se justifia prudemment l'autre.
- Je vois. »

Acturus était certainement loin d'être idiot et, s'il avait ne serait-ce qu'un lien avec l'Inquisition qui régnait en maîtresse à bord, il ne tarderait pas à se rendre compte que Riguel n'était pas tout blanc, encore moins Altaïr qui, d'après ses dires, avait déjà été missionnée plusieurs fois par des membres de l'institution. D'un autre côté, le tanuki détenait peut-être des informations sur Véga... ou pourrait l'aider à la sortir de ce mauvais pas. Cependant, la jeune créature ignorait si elle pouvait faire confiance à son frère de race. A dire vrai, il se savait même s'il pourrait à nouveau se fier à quelqu'un. La Dame Blanche l'avait abandonné. Baâle l'avait trahi. Et pour une raison qu'il ignorait, il était persuadé qu'Altaïr ne lui disait pas toute la vérité.

« Bon, conclut soudainement l'immense tanuki, je te laisse à ton travail. Si tu as du temps à tuer, tu peux venir me voir, je serais probablement en train de bouquiner dans la cale. »

Et il disparut dans les escaliers après avoir adressé un bref signe de main à Riguel. Celui-ci pesta en son for intérieur contre les heures de nettoyage qu'il lui restait encore à faire et se remit à la tâche avec une ardeur furieuse. Après le passage de son chiffon, cette balustrade allait briller de mille feux !


Le soleil sombrait dans la brume de l'après-midi. Le tanuki s'effondra contre le mât, vidé de toutes ses forces. Il avait fini. Enfin. Après avoir passé plus de six heures à flamber et s'efforcer sous les rayons mortels de l'astre céleste, il avait droit à une pause. Haletant et dégoulinant de sueur, il songea que, puisque personne ne paraissait lui prêter attention, il pourrait bien s'éclipser quelques instants pour prendre un repos bien mérité. La proposition d'Acturus lui revint alors en mémoire et il avisa les escaliers du coin de l'½il. Sans demander son reste, il s'y engouffra et quitta avec soulagement la lumière cinglante du jour. Si les ponts supérieurs étaient toujours agités et grouillants d'activité, la cale, quelques étages plus bas, surprenait par son calme reposant et l'absence totale de marins. On n'y entendait que le roulis de la cargaison et les craquements de la coque. Riguel eut une bouffée d'air frais qui lui fit un bien fou, lui que les mouvements désordonnés du navire gênaient quelque peu. Il chercha du regard Acturus et le trouva assis contre un amas de tonneau, s'adressant à une personne dans l'ombre :

« Ne compte pas sur moi pour t'aider. Si tel est ton plan, ce sera sans moi.
- Que crois-tu ? s'énerva alors une voix familière, qu'il te laissera la vie sauve ? Qu'il tient réellement à toi ? Il te jettera comme il a jeté tous ceux qui t'ont précédé !
- Et ? Même si cela était vrai, je n'agirais pas. Tu penses gagner une bataille en déclenchant une guerre et je refuse de commettre la même erreur. Ce n'est pas de la sorte que les faits se solutionneront.
- Très bien. Crois ce que tu veux, cela m'importe peu ! Si tu préfères continuer à faire le chien de canapé et lécher les culs de nos bourreaux, c'est ton problème Acturus. Cependant, si tu changes d'avis, tu sais où me trouver. »

La personne tourna les talons et disparut dans l'ombre. Riguel resta pétrifié un long moment. Guerre, bataille ? L'Inquisition avait-elle donc décidé de passer à l'action plus tôt que prévu ? Une inquiétude certaine s'insinua en lui et il ne put retenir une vague de frissons. Cela ne présageait rien de bon...pour lui comme pour les Saisons.


†


Warden ouvrit les yeux. La lumière du jour vint cueillir son regard et un agréable sentiment de bien-être l'envahit. Que faisait-il déjà ? Il ne se rappelait plus. Un visage barbu se pencha tout à coup sur lui, un air de soulagement incrusté dans la moindre de ses rides.

« Par la Chouette, rugit l'homme d'âge mûr en levant les bras vers le ciel, tu es réveillé !
- P-Parrain ? articula difficilement Bloom en se redressant sur les coudes, que s'est-il passé ? »

Le Printemps avisa deux autres corps sur les fauteuils voisins : celui de Fièvre et de Criard. Et tout lui revint en mémoire. Cette personne, dans sa tête et le noir total qui avait suivi. Ses idées devinrent claires. Il était évident que le Gardien avait contacté, bien malgré lui, la seule personne capable de le tirer de ce mauvais pas et le magicien, fidèle à lui-même, avait décidé de faire une fois de plus démonstration de l'étendue de ses pouvoirs. Quant au petit garçon... il remuait encore ! Criard s'était certainement servi de lui comme intermédiaire dans le monde des esprits. D'ailleurs, le gamin ne tarderait pas à émerger, car il gémit faiblement.

« Tu es tombé dans les pommes, expliqua alors Parrain, le magicien est parti avec le gosse te ramener à nous et ils devraient déjà être réveillés normalement.
- Eh bien, je suis là maintenant, remarqua la Saison, et il est temps pour moi de partir.
- Et qu'est-ce que je fais de ces deux-là moi ? s'insurgea le maître de la Tour qui en avait assez de se retrouver avec de plus en plus de personnes à charge.
- Je les emmène avec moi. L'enfant va bientôt se réveiller. Quant à Criard... j'ai peur qu'il ne soit encore perdu en moi. Il me sera plus facile de l'extirpé de ma tête une fois que j'aurais regagné ma place forte. »

Parrain s'apprêta à protester contre ce déplacement fort peu recommande par toutes personnes ayant un minimum de bon sens mais il se rappela alors que toute bonne Saison qui se respectait n'en avait aucun. Il ne dit rien lorsque Warden fit apparaître de nulle part son boomerang géant. Il ne souffla mot quand le Printemps usa de ses pouvoirs pour faire décoller les deux corps inanimés de terre. Il se tut au moment où Bloom ouvrit un vortex vers son royaume. Cependant, à l'instant même où le premier fils de la Dame Blanche s'engouffrait à moitié dans le portail magique, il murmura :

« Fais attention à toi. »

Warden lui offrit son plus magnifique sourire et, plaçant ses lunettes de vol sur son nez, il disparut dans le couloir magique en lançant un retentissant :

« Vers le Pays d'Halle ! »

Et, pour la première fois depuis plusieurs jours, le bureau des Gardiens des Clefs du Temps se trouva vide et silencieux.


Fièvre sentit le vent caresser son visage. Une violente bourrasque le percuta tout à coup de plein fouet et le garçon ouvrit grand les yeux, lâchant un petit cri. Sous ses pieds, il voyait un paysage de montagnes, de vallons et de forêts défilés à toute vitesse, à des kilomètres de là. Tout autour de lui n'était plus que nuages et bleu infini. Il volait ! Il vrilla son regard vaseux droit devant lui et eut une vision privilégiée du Printemps arc-bouté sur son boomerang géant, lanières de cuir à la main, queue de cheval dorée dans le vent, pilotant avec une habileté singulière son engin.

« Excuse-moi pour les à-coups, l'entendit-il crier par-dessus son épaule, il y a quelques turbulences.
- Où sommes-nous ? osa hurler en retour l'enfant, terrifié à l'idée de ce retrouvé à des centaines de mètres au-dessus du vide.
- Au Pays d'Halle, ma terre. Nous approchons de Caerdyd, la forêt où se trouve mon palais. »

Fièvre faillit se mettre à pleurer, rien qu'à l'idée de devoir passer une seule seconde de plus dans les airs. Il était fatigué, affamé et encore troublé par les derniers évènements dont il avait du mal à se rappeler. Mais ce qui l'effrayait le plus, c'était le corps sans vie de Criard juste à côté de lui. Est-ce que le magicien était mort ? Oh, comme il aurait voulu que Janus soit là ! En attendant, le sifflement de la vitesse lui perçait les tympans et la peur s'agrippait à son ventre avec l'énergie du désespoir. Plus bas, le paysage défilant à tout allure demeurait pourtant magnifique. Au-delà d'une chaîne de monts creusés de cascades et de torrents s'étendait une plaine immense où galopait des troupeaux entiers d'animaux sauvages, plus de cinq cent tête au moins ! Plus loin encore s'étalait une gigantesque forêt d'un vert des plus éclatants, en tout point semblable à la teinte des iris du Printemps. Celui-ci pointa un doigt vers le c½ur du couvert des arbres.

« Nous allons juste là ! »

Et sans prévenir, il fit une embardée vers la droite et l'enfant hurla d'horreur. Voilà qu'ils se rapprochaient de façon très inquiétante du sol. Au-dernier moment, Warden redressa le boomerang qui passa en rase-motte au-dessus du troupeau de bêtes. Ils fonçaient désormais tout droit vers le bois. Fièvre qui essayait de ne pas vomir, réalisa que son seigneur avait l'attention d'y entrer à pleine vitesse. Les troncs se faisaient de plus en plus grands et le garçon ferma très fort les yeux, se préparant à l'impact. Mais il n'y eut rien, pas la moindre petite secousse. Juste le bref chant d'un oiseau, dans le lointain.
Ne sentant plus le vent griffer son visage ni les tremblements de l'engin de vol, l'enfant se risqua à ouvrir un ½il, puis l'autre. Il fut bouche bée. Toute trace de la lande verdoyante avait disparu. Il ne volait plus mais avait bel et bien les pieds sur la terre ferme. En face de lui, un spectacle des plus magnifiques, plus grandiose encore que tout ce qu'il avait pu observer jusqu'à présent, embrassa tout son être. Là, à même le tronc d'un arbre géant, le plus gros qu'il puisse exister en ce monde, se trouvait le palais du Printemps. A l'image du Pont, tout autour n'était qu'eaux et maisonnettes flottantes, illuminées de petits lampions d'or, projetant des reflets violets sur le miroir fluviatile. Une passerelle décorée de statues d'antiques dragons longilignes permettaient d'accéder au bâtiment central, dont le toit aux deux extrémités fortement recourbées, retenaient entre ses pinces ainsi formées une boule d'énergie dorée où se mêlait les anciennes arcanes d'une langue perdue. Le reste n'était que fontaine, plantes, fleurs et racines. L'ensemble était si saisissant que Fièvre avait l'impression d'être entré dans un lointain conte où des êtres minuscules avaient pris possession des forêts et vivaient en harmonie avec la nature. Mais ceci était la réalité. Sa réalité. Et il ne pouvait qu'y croire.

« Warden ! s'écria une voix de petite fille juste à côté de lui. »

Une fillette de son âge émergea de la passerelle en courant et se jeta dans les bras du Printemps qui l'y accueillit en riant. Il la souleva et la fit tournoyer dans les airs avant de la serrer contre lui, un sourire heureux égayant ses traits. Fièvre dévisagea la gamine qui lui rendit un regard étonné. Elle le désigna du doigt et de son intonation la plus enfantine, demanda :

« C'est qui le garçon Warden ?
- Ma petite Aïa, répondit Bloom d'un ton maternel, je te présente Fièvre. Il a le même âge que toi et va vivre avec nous désormais.
- Quoi ? Mais je suis déjà là moi, tu n'as pas besoin de quelqu'un d'autre ! protesta Aïa en faisant la moue.
- Allons allons, pas de ça demoiselle. Tu sais bien que tu es irremplaçable. Et si tu allais chercher grand frère Pisa et grand frère Edwin ?
- Oui Papa ! clama l'enfant en détalant. »
Warden soupira et se passa une main dans sa queue de cheval désordonnée avant de murmurer doucement :

« Mais je ne suis pas ton père... sinon tu ne serais plus de ce monde. »

Fièvre frissonna en entendant ces mots qui ne lui étaient certainement pas adressés. Il ne savait que penser de cette fille, à part qu'elle était un peu trop familière avec le Printemps. Cependant, Bloom ne lui laissa pas plus le temps de se pencher sur la question car il le prit par la main et l'entraîna vers la passerelle où les gens commençaient déjà à s'assembler pour le retour en catastrophe de la première saison déchue. Mais l'aîné de l'univers avait encore son mot à dire et il comptait bien le faire savoir !


..............................................................................................


Chapiiiiitre 7. Ecrit pendant le Nano, ça se ressent pas mal à mon avis. Y a pas mal de trucs qui se mettent en place, mais ça part aussi en cacahuète OwO A dire vrai, j'ai écrit ce chapitre il y a si longtemps que je ne me souviens plus de tout, dooonc je ne vais pas trop m'attarder dessus. Mais l'intrigue générale se dessine un plus. Je crois. OUAIS JE SUIS NULLE C'EST BON ROH. Non mais. Bref, je retourne larviser. Les chapitres suivant devraient suivre dans des délais raisonnables. En théorie (au pire, vous pouvez toujours contacter Matt' si vous trouvez que ça avance pas)



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#Posté le mardi 25 février 2014 15:57

Modifié le mardi 25 février 2014 16:07

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les-petales-de-la-nuit, Posté le dimanche 02 mars 2014 05:34

« - Comme anus en fait ? Que c'est charmant. » je me sens pas du tout visée dans cette réplique, mais alors pas du tout !

« Quant à Criard... j'ai peur qu'il ne soit encore perdu en moi. » tiens tiens... superbe réplique là, tu nous tends la main ! Je sais qu'Andada avait relevé la réplique mais je l'aurais fait de toute manière... attends, c'est trop gros là !

« Il vrilla son regard vaseux droit devant lui et eut une vision privilégiée du Printemps arc-bouté sur son boomerang géant, lanières de cuir à la main, queue de cheval dorée dans le vent, pilotant avec une habileté singulière son engin. » → euh tu le fais exprès ou quoi ? Son engin ? Pilotant ? Queue ? Géant ? Lanières de cuir ? DY excuse-moi mais cette phrase contient tout pour faire de tes lecteurs des gros pervers (même si j'en étais déjà mais bon, euh... pas ma faute madame !)

« Excuse-moi pour les à-coups, l'entendit-il crier par-dessus son épaule, il y a quelques turbulences. » humhum ! Et tu ajoutes cette phrase juste après... AHERM AHERM (bon okay j'arrête de voir des allusions perverses partout)

BREF j'ai lu et j'ai aimé. Comment ça, tu veux que je détaille mon avis ? Bah tu sais quoi ? Je suis assez d'accord avec Anda, de manière générale j'ai l'impression que ta qualité d'écriture progresse de plus en plus, on compare ce chapitre avec le premier, bah c'est pas du tout le même rendu. Et tu te dis que c'est un chapitre du Nano, c'est ça qui est époustouflant. Il y a toujours cette ambiance particulière propre à ce roman que je retrouve, avec tes descriptions très agréables, pas lourdes, non, juste comme il faut. On visualise très bien chaque détail. Même si parfois on a l'impression que tu les oublies toi-même tant tu décris de choses haha ! Mais la partie avec Ashur et tout avait franchement la classe, comme celle du chapitre précédent il me semble (c'est un peu loin...), celle de Warden est drôle mais plus brève, et Nymeria... j'ai pas trop compris ce qu'était son secret, je devais pas être assez concentrée, mais en gros elle a tué son maître. Non ? Et Janus semble embarqué dans une nouvelle vie, c'est plaisant à voir. (il va souffrir le pauvre). Du coup pas de Ruff Ruff dans ce chapitre, mais je te pardonne malgré tout parce que ce chapitre était l'un des meilleurs des Contes. Voilà, et je viendrai te fouetter si besoin hinhinhin !


inkstone, Posté le mercredi 26 février 2014 02:47

N'empêche c'est gagnant gagnant comme technique, parce que tu écris plus grâce au Nano, et en plus tu écris mieux o_o bon par contre tu vas pas te retrouver débordée avec tout ça ? (sinon t'inquiète j'enverrai Matt' pour te fouetter)
(haha c'est vrai ? x) pourquoi est-ce que t'as pensé à moi ?)
Pour tout te dire j'ai pas vraiment de théorie pour Nym, par contre ça fait partie de ces scènes que j'ai visualisé très clairement et qui m'ont fait dire "ouh putain ça rendrait trop bien en BD !" xD
Criard il se tait et il retourne se perdre dans son copain eukay ? Et il me laisse baver sur qui je veux.
Bah la lenteur de publication c'est pour éviter le surplus d'effort et de stress et ne pas mourir d'une crise cardiaque à 40 ans, c'est ça ? tu es pardonnée 8D

Poutous <3


inkstone, Posté le mardi 25 février 2014 17:06

Oh..... my. Je suis soufflée. Je retire ce que j'ai dit au chapitre précédent, en fait, peut-être que les bonus n'égalent pas ce chapitre-là. Je sais pas, je l'ai trouvé parfait. D'habitude tes chapitres sont souvent un peu confus, je trouve, surtout quand il se passe beaucoup d'action, et le fait que tu enchaînes les 4 points de vue se fait parfois au détriment de chaque partie parce que le chapitre final est long, mais chaque partie très courte, ce qui fait qu'on a parfois un peu du mal à se mettre dedans. Mais là... franchement je suis impressionnée Dy, tu dois être la seule personne qui écrit mieux pendant le Nano qu'en temps normal xD Non mais c'est vrai, le fait que ce soit le Nano t'a probablement poussé à écrire plus de descriptions (ou alors les scènes de ce chapitre s'y prêtaient peut-être plus) et elles sont toutes sublimes, très claires, très graphiques. Particulièrement toute la première scène qui est absolument grandiose du début à la fin. (et hohohoho je suis teeeeeeeeeellement fan de Royal, oh my, je l'aime). Mais même le reste... le secret de Nyméria qui ajoute une touche un peu plus grave, plus sombre au tout (Jack de manière générale avait déjà les parties les plus sombres, je trouve), je sais pas, je visualise tellement bien la louve vaguement diabolisée pleine de sang, j'ai l'impression d'être dans une légende nordique ou je sais pas quoi. La partie de Riguel m'a fait penser à un mix entre la Nef des Fous et Une Sombre Histoire de Pirates xD et j'imagine bien Ashur et son côté hautain mais plein d'entrain aussi, hahahaha. Quand à la dernière partie... je sais pas, jme souviens plus, je l'ai passée à baver sur Warden. *spaf* non je déconne, elle était splendide aussi, bien qu eplus courte, j'ai l'impression. Tous tes personnages sont tellement fouillés et impressionnants. Enfin je sais pas, j'ai l'impression que ce chapitre était parfait, parfaitement bien dosés, exploité jusqu'au bout mais sans être trop long, on ne s'y ennuie pas une seconde. J'ai un peu l'impression qu'on est passé au niveau supérieur par rapport aux précédents, quoi. Bref. je suis en gros kiffe. Et franchement stupéfaite. Tu écris tellement bien ! °-°

« Qu'est-ce que cette tanuki avait de plus que lui pour mériter ce poste ? » Je dirais des seins, pour commencer.

« Riguel s'abstint de toute remarque à ce sujet » Pfrfrfrfrr.

« Quant à Criard... j'ai peur qu'il ne soit encore perdu en moi » hinhinhin. I see what you did there.

« Nous approchons de Caerdyd, la forêt où se trouve mon palais » ''D'autant que les enfants du pays de provence qui sont nés à Caerdydd ça doit pas courir les rues !'' *spaf*

Plein plein plein de bisous <3

Anda
(et jm'en fous, je shipperais Jeim et Vif quoiqu'il arrive, mwahahahahaa)


inkstone, Posté le mardi 25 février 2014 16:17

OUR MINDS ARE IN SYNC !
Bon ma gueule, je vais lire le chapitre.


inkstone, Posté le mardi 25 février 2014 16:13

Eh mais y a aussi un chapitre ! Mais c'est Noël !

(wooh en fait tu as posté ton commentaire pour me prévenir en même temps xD)


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